Chronique d’une cinéphile


 “NI UNA MÀS, NI UNA MENOS” (pas une femme de moins, pas une morte de plus), scandent les activistes latino américaines des droits des femmes pour dénoncer les violences faites aux femmes. 

“NI UNA MÀS”, c’est le titre de la pépite en 9 épisodes disponible sur NETFLIX que j’ai regardé ces jours ci. 


Terriblement réaliste;  voilà ce que je me suis dis quand j’ai finis mon visionnage.

Signifiant littéralement « pas une de plus », cette série conte tout simplement l’histoire de nombreuses jeunes filles restée sous silence par peur ou par culpabilité. Elle décrit également avec une certaine justesse bon nombre de maux qui minent la société aujourd’hui et qui pèsent sur les femmes.

Une série emplie d’émotions diverses qui une fois de plus conforte la féministe que je suis dans le fait que la lutte est noble.

Alors, en quelques points, je vous dirai pourquoi il vous faut la regarder. 



5- L’univers de la série


Nous le savons pour la plupart, bons nombres de traumas émotionnels surviennent à l’adolescence, cette période d’immense vulnérabilité, celle pendant laquelle on se cherche en tant qu’individu, pendant laquelle on se sent incompris.

J’ai trouvé très intéressant et surtout réaliste que les réalisateurs situent la série dans ce contexte et traitent avec une certaine maîtrise des problèmes de ces adolescents qui sont également des problèmes d’adultes. 

Harcèlement scolaire à travers les injures sur les murs des toilettes et autres brimades (axiome bien développé dans #13reasonswhy), agressions physiques et ou sexuelles, masculinité toxique à travers le personnage d’Alberto (caricature du mal dominant) ,  consommation de drogue et autres stupéfiants etc. Voila des maux qui sont bien réels et qui pour une fois ne sont pas traités avec désinvolture comme c’est le cas dans bien d’autres séries.


4-Le focus sur l’importance de la représentation 


La représentation dans ce cas là ce n’est pas forcément avoir un personnage de couleur pour ensuite en faire un token. Non, quand je parle de représentation ici c’est plutôt celle de la figure parentale.

Dans la série, il y’a deux types de parents et deux types de réactions face aux différentes situations. D’une part, les parents de Alma qui la croient , l’accompagnent et la soutiennent quand il est temps de passer à la confrontation. De l’autre, il y’a ceux de Nata notamment sa mère qui lui demande de se complaire dans le rôle de la femme bafouée parce que c’est ce que la société attend d’elle. 

Dans l’un ou l’autre des cas, on se retrouve face à des personnes pas si éloignée de celles qu’on rencontre tous les jours et qui réagissent de l’une ou l’autre des manières face a des agressions ou des v i o lences.

J’ai trouvé ce parallèle très intéressant.


4- Le focus sur le droit au consentement 


Dans une scène très poignante, Alma explique à sa mère qu’elle a eu une relation intime à laquelle elle avait consenti au début avant de ne plus en avoir envie mais n’a pas pu demander à l’autre personne d’arrêter. Là, on voit sa mère lui demander de toujours s’exprimer si la situation ne lui convient pas.

Cette scène pose bien évidemment le problème de la zone grise du consentement et est pour moi une belle expression de la définition de celui-ci.  Le consentement doit être libre, clair et éclairé mais il est surtout REVOCABLE et ce à tout moment de la relation. 

Céder ou « supporter » parce qu’on ne veut pas frustrer l’autre ce n’est pas consentir et j’ai aimé le fait que se soit sa mère qui le lui dise. 


2-C’est l’adaptation d’un livre 


Je ne l’ai découvert qu’une fois avoir commencé la visualisation sinon j’aurai d’abord cherché le livre mais la série est adapté du roman du même titre de l’écrivain Miguel Saez Carral. 

Néanmoins , j’aime bien le fait que le livre ait été adapté en série et non en film laissant ainsi plus de temps pour développer chaque intrigue et bien faire passer le message initial de l’auteur: celui de parler des violences psychologiques et morales que subissent les femmes.


1- L’invitation à brisé le silence #GirlPower (spoiler alerte)


Comme mentionné plus haut, il est question dans cette série d’abus en tout genre sur des femmes. En effet, une jeune fille a été violé par une figure d’autorité, l’a dénoncé puis s’est rétracté. Et, comme elle souffrait de troubles psychologiques, personne ne l’a cru. 

Des années après, elle fait confiance à son amie et lui raconte l’histoire. Ensemble, elles créent un compte Instagram pour dénoncer cette agression sans trop en dire. Mais, comme c’est le cas dans bien de situation similaire, son ami a des moments de doutes parce que le prédateur a un visage angélique.

Il y’a une phrase qui m’a marquée et qu’on nous conseille toujours de dire quand on est en face d’une victime c’est « je te crois ».

La série a illustré cette phrase car Alma s’est battue pour faire entendre la voix de son amie, pour pousser d’autres victimes à témoigner. Une scène très poignante est celle où elle se poste à l’entrée de son lycée avec une banderole qui indique “Attention, un violeur se cache ici” et elle est rejointe par une des victimes du bourreau et d’autres personnes pour faire bloc jusqu’à ce que celui-ci soit arrêté. 

C’est une invitation à briser le silence, à dénoncer même quand on a personne pour témoigner pour nous. A ne pas avoir peur car on ne brise pas la vie d’un violeur en le dénonçant.

C’est aussi une invitation à être tolérant.e.s, à croire quand une personne se confie à nous et à lui faire comprendre que si elle ne veut pas parler c’est son choix mais on la CROIS et on est là pour elle. 




BONUS: c’est une série féministe pour sûr ah ah ! La mère de Alma est une activiste qui organise des manifestations pour les droits des femmes avec ses amies et elle insuffle cela à sa fille. 

En plus, avec son compte instagram, Alma fait de l’activisme 2.0 car elle utilise internet pour dénoncer ce qui est le cas pour beaucoup d’associations de défense des droits des femmes et d’activistes de nos jours. 

A un moment, elle utilise même le mythique #MeeToo qui, on le sait, est un hashtag importante qui a marqué un grand tournant dans la dénonciation des violences sexuelles sur les réseaux sociaux.

#Beefeministalways ✊🏾


En tout cas, cette série est poignante et il vous faut la regarder parce qu’elle traite de tous ces sujets que la société fait exprès bien souvent de ne pas voir ni entendre mais qui pourtant sont bien là et tuent à petit feu bon nombre de femmes (sinon de personnes) dans le monde. 


Vous pouvez la suivre là https://www.netflix.com/fr/title/81557682?s=i&trkid=255824129&vlang=fr&clip=81770542


Et nous nous disons à bientôt pour d’autres chroniques.


Bien à vous , Bee

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