FICHE DE LECTURE

 


Titre: L’étranger

Auteur: Albert Camus

Personnages: Meursault, Marie etc…

Note sur 10: 10/10

Thème a développer: LA MORT 




La mort, voilà un sujet bien triste à aborder alors que nous nous retrouvons à peine depuis notre dernière entrevue.

Cependant, il était inconcevable pour moi de commencer cette rubrique « fiche de lecture » sans parler de celui que je considère comme mon auteur préféré.

J’ai rencontré Albert Camus il y’a maintenant 7ans, lorsque j’étais en terminal. Nous avions pour mission d’étudier « l’Etranger » et de le maîtriser puisqu’il allait être le socle de nos examens oraux au baccalauréat. Je suis de ceux qui s’attachent aux livres comme si il s’agissait de personnes. Mais, un livre aussi décalé, c’était ma première fois et ça été la base de mon amour pour les livres aux sujets non conventionnels.

Vous connaissez sans doute ce livre avec son personnage atypique aux répliques qui ont toutes l’air de signifier « je m’en fout mais comme vous voulez une réponse la voilà ». Cependant, je pense que beaucoup n’ont pas cerné que la mort était au cœur du récit de sa vie. Pourtant, Camus s’était assuré que tout le monde voit de quoi il voulait parler dès la première phrase du livre « aujourd’hui, maman est morte. » Part I, chap I, p.1.

Au delà du caractère tragique de cette phrase, elle est plus que jamais démonstrative du rapport de Meursault avec la mort puisqu’il poursuit pour dire « peut être hier, je ne sais pas ». Part I, chap I, p.1.

Les dés en sont jetés dirait-on et tout le récit tournera autour de cette fatalité fortement liée à la vie de Meursault. 

J’ai perçu ce rapport à la mort à différents moments du livre et j’ai décidé de structurer mon propos de la manière suivante: Meursault face à mort de sa mère, Meursault et le meurtre de l’Arabe et Meursault face à sa mort prochaine. 


I- Meursault face la mort de sa mère 


Tous ceux qui ont lu le livre au moins une fois doivent avoir été frappé par ce fait: l’indifférence de Meursault face à la mort de sa mère. 

Certaines personnes avec qui j’en ai parlé ont relevés son comportement pendant les obsèques, le fait qu’il se plaignait de la chaleur et qu’il n’ait pas versé une seule larme. 

Personnellement, à ma première lecture, j’ai plutôt été choquée qu’il ne sache même pas quand le décès avait eu exactement lieu. C’était comme si ça importait peu et je pense que c’est là le message. J’ai fini par me faire a l’idée qu’il n’était pas forcément indifférent, qu’il ne s’en foutait pas de la situation. Puis, j’ai compris qu’il avait atteint un point que beaucoup d’humains cherchaient peut être à atteindre ; la lucidité, bien que déconcertante, face à la fatalité. Pour moi, il savait déjà que la mort était la chute ultime, qu’elle était inéluctable et savoir quand quelqu’un était mort ou exprimer publiquement sa peine ne comptait pas pour grand chose puisqu’en fin de compte ça ne pouvait pas changer la situation de quelque manière que se soit et que tout allait suivre de nouveau son cours comme si de rien était. 

Et il le dit lui même « j’ai pensé que c’était toujours un dimanche de tiré, que maman était maintenant enterrée, que j’allais reprendre mon travail et que, somme toute, il n’y avait rien de changé. » Part I, chap 2, p.38.



II- Meursault et le meurtre de l’arabe


Le second rapport de meursault avec la mort arrive quand il tue de sang froid un arabe qui avait quelques soucis avec son ami. Je dois l’avouer, après une dizaine de lecture, je ne met toujours pas le doigt sur la raison qui l’a poussé à le faire. Et le plus déconcertant, c’est qu’il n’y a aucune raison apparente. Toutefois, ce qui est frappant dans cette partie, c’est que Meursault lui même ne cherche pas de raisons, d’excuses. Généralement, quand quelqu’un est accusé de crime il cherche toujours un alibi, une excuse qui pourrait lui permettre de se tirer d’affaire. Mais, pas Meursault. Pire encore, plutôt que de se trouver une excuse, il justifie son acte par quelque chose de totalement banal: la chaleur.

Je suis sûre qu’après la lecture de ce passage la majorité s’est dit « sérieux, tu as tué quelqu’un parce que tu avais chaud? » parce que c’est totalement hors du commun. Et, une fois de plus, il laisse transparaître sa totale lucidité face à cette fatalité. Plus je lis ce passage, plus je me dis qu’à cet instant précis du récit, Meursault n’a même pas conscience que la mort est une fatalité ; c’est quelque chose de normal pour lui comme le fait de dire bonjour ou de manger. 



III- Meursault face à sa mort prochaine


La véritable prise de conscience de la fatalité que représente la mort vient, pour moi, à cet instant. A ce petit instant pendant lequel il réalise qu’il coule ses derniers jours. A ce petit instant pendant lequel il réalise que sa petite vie tranquille, assis à fumer sur son balcon et à se balader avec Marie , va bientôt s’arrêter. Et, pour la première fois du récit, Camus met l’accent sur quelque chose chez Meursault: finalement, ce n’est qu’un être humain. Un peu bizarre, je vous l’accorde, mais un être humain quand même. Un être humain qui ne sait pas exprimer correctement ses sentiments, qui est bien trop lucide quant à la réalité de la vie; il n’essaie pas de la rendre plus rose qu’elle n’est en réalité mais ne se plaint pas qu’elle ne soit pas rose. 

Et, assis au fond de sa cellule, pour la première fois, Meursault a peur et se rend compte qu’il y a quelques plaisirs à être en vie.

Cependant, ce réalisme face à la mort ne disparaît pas. Oui, il a un peu peur. Oui, il sait qu’il aurait pu vivre d’autres choses avant de mourir mais mourir n’est pas aussi fatale que pense le commun des mortels et, quitte à mourir, autant le faire en fanfare… « pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait a souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haines. » Part II, chap V, p.184.


Tout compte fait, réalisme froid vis à vis de la mort ou totale indifférence de la présence des autres, on juge Meursault différemment et subjectivement. Alors, se serait avec plaisir que je lirai vos avis quant à ce rapport avec la mort.



Bonne lecture mes loulous et à bientôt pour d’autres aventures.📖

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