FICHE DE LECTURE

 

Auteur: Chimamanda Ngozi Adichie 

Titre: Americanah 

Note de la rédaction: 9/10



La littérature féministe vous connaissez? C’est l’ensemble des livres qui mettent en exergue la femme, ses droits, ses combats pour ses droits et j’en passe. 

Dans ce genre qui prend de plus en plus ses galons dans le vaste champ de la littérature, Chimamanda est sans doute l’une des autrices les plus prolifiques. 

Aujourd’hui, j’ai décidé de me pencher sur son classique, « Americanah » afin de vous en dégager ce qu’il m’a inspiré.

Mon propos se structurera autour du thème de l’assimilation.


I- L’assimilation, passage obligé quand tu es noire en Amérique 


En Amérique, tu es noire ma chérie!

Americanah tourne essentiellement autour de la vie de Ifemelu après son départ du Nigeria pour les États Unis. Une fois sur place, elle réalise pour la première fois qu’elle est noire. Le dire de cette manière semble tiré par les cheveux mais le fait est indéniable; en Afrique, entouré de noirs, tu ne te sens pas noir, tu es juste un humain.

Mais, une fois sortie de cette sorte de cocon que nous formons en restant entre nous, tu te rends compte que tu as une couleur de peau, que tu es different(e) et par conséquent tu dois t’assimiler pour éviter de disparaître.

Cette assimilation, pour Ifemelu, va avant tout passer par la modification de son accent que les américains blancs jugeaient trop marqué, trop africain; cet accent qui l’empêchait même de trouver du travail. Alors pour se faire accepter, elle se sentira obligé de parler « l’américain », d’avoir ce petit accent qui nous laisse croire qu’on est comme eux, qu’on fait partie de leur monde.

Le second degré de son assimilation se fera lorsque, ayant reçu un commentaire sur sa chevelu afro, Ifemelu en passera par les produits défrisants.

Les cheveux font partie intégrante de l’identité de la femme noire tant africaine que américaine, ils lui sont propres et ont cette texture différente qui font d’eux quelque chose d’unique. Alors, au moment où, parmi des blancs, l’on décide de les adoucir, de les rendre plus lisses qu’il ne le seront jamais naturellement, on est indubitablement passé par la case de l’assimilation à l’homme blanc pour arracher son acceptation. 

Le déclic pour Ifemelu arriva à ce moment là, où trop soucieuse de plaire aux blancs, elle perd une bonne partie de ses cheveux et se voit obligée de les couper. Elle rencontre alors des africaines sur un forum de cheveux afro qui lui donne envie de conserver ce trait physique qui la caractérise en quelque sorte…


II- L’assimilation, passage obligée quand tu es noire et que tu reviens de l’Amerique 


Après des années biens remplies, un travail de rêve et un fiancé tout aussi fantastique, Ifemelu se sent de trop en Amérique; elle a envie de retrouver son Nigeria natale.

Comme toute immigrée, elle se faisait un parfait film de son retour au pays croyant le trouver tel qu’il était avant son départ. Mais, ce qu’elle n’avait pas calculé, c’est que non seulement le pays avait subit des changements mais les changements majeurs avaient été opérés en elle-même.

Alors, à son retour, Ifemelu était devenue une « Americanah » c’est à dire une personne qui revient de l’Amérique et qui a toutes les mimiques et le comportements des américains.

Douche froide pour notre héroïne, il faut à nouveau qu’elle s’assimile pour survivre. Plus d’une fois, elle regrette son retour et ne se sent à l’aise que dans un club fermé aux personnes qui reviennent de l’étranger. 


C’est dire que, quoi qu’on fasse, où que l’on se trouve, il est difficile de conserver son identité à 100%. Elle est muable et subit forcément quelques altérations même lorsque nous ne le voulons pas. 

L’essentiel en soit, c’est de faire en sorte de ne pas totalement la perdre en voulant s’assimiler à tout prix.


Et, pour reprendre les mots de l’écrivaine Barbara Ann Teer au sujet des noirs, je dirai que « Nous nous habillons d'une certaine manière. Nous marchons d'un certain chemin. Nous parlons d'une certaine manière. Nous nous peignons d'une certaine manière. Nous faisons l'amour d'une certaine manière, vous savez ? »

L’identité noire est forte, remplie de nuances qui la rendent unique…faite tout pour la conserver.


Portez-vous bien mes chéris et n’oubliez pas de venir participer à notre Brunch littéraire ce 26 novembre.

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