FICHE DE LECTURE

 Auteur: Maurice Bandaman 

Titre: Même au paradis on pleure quelquefois 

Ndlr: 8/10 


Vanités des vanités, tout est vanité ai-je envie d’écrire en prélude à cette fiche de lecture.

Lors du challenge littéraire 2022, on m’a reproché le fait que je n’avais pas lu assez de livres africains, ivoiriens alors j’ai décidé de m’y mettre et quel bonheur que de tomber sur les lettres de maître que contient ce livre si rare à trouver. 


C’est une histoire aussi vielle que le monde , celle des pauvres qui deviennent riches pour ensuite redevenir pauvres mais la beauté est intacte parce que l’auteur sait écrire ; il sait conter. 

Mon premier coup de cœur tient à cela; à la finesse de la plume de ce grand nom de la culture qu’est monsieur Maurice Bandaman. J’aime les livres simples écrit simplement mais je ne résiste pas non plus aux grandes envolées lyriques, aux métaphores qu’on utilise pour rendre un fait banal grandiose. 

Alors chapeau au maître pour cette délicate manière d’écrire la vie. 

Mon second coup de cœur ne tient pas tant à l’histoire elle-même mais plutôt à l’ironie de la vie qu’elle décrit. Le récit est simple, il conte la vie de Marc Ndiblai, simple agent administratif devenu milliardaire suite à des entreprises douteuses.                Il conte son attachement à l’argent, sa volonté de prouver sa puissance en construisant un château jamais vu ailleurs.                                                                     Et , comme la richesse mal acquise s’accompagne toujours de vices, l’auteur nous conte sa dépravation morale, son infidélité et sa nature de prédateur sexuel.  Comme divine justice existe toujours, il nous est enfin conter sa descente aux enfers passant par la case prison avant de finir mort sous le coup d’une arme dont il a lui même activé le détonateur. Quel drame ou pas ! A nous d’en juger. 

A côté de l’histoire principale, il y’a ces espèces de sous intrigues. J’avoue que je suis toujours plus séduite par les petites histoires qui donnent plus de charme à l’histoire principale.                                                  Alors, ce livre c’est aussi l’histoire d’une femme ambitieuse, prête à tout pour vivre dans l’opulence .C’est l’histoire d’une domestique punie injustement et d’une autre trop ambitieuse qui fini dans le lit de son patron puis enterrée nulle part après un curetage de fortune.                                                                       C’est l’histoire d’un homme qui voit ses parents choisir son épouse à sa place et qui s’en sépare dès qu’il en a l’occasion.                                                                 C’est l’histoire de plusieurs vies gâchées ou presque pour la simple raison qu’elles ont un jour croisés le chemin des N’Diblai…

Mon dernier coup de cœur c’est la leçon qui résonne déjà dans le titre: même au paradis, on pleure quelquefois. C’est dire que quelque soit les apparats , la grande richesse, le large carnet d’adresse on peut être triste une fois qu’on franchis les portes de son palais. Marc N’diblai paraissait heureux mais il cachait une grande tristesse du fait d’être pieds et poings liés par les personnes qui avaient fait sa richesse sur fond de poudre blanche.                                                    Suzanne N’diblai paraissait heureuse mais elle était une femme trompée , bafouée par son mari et surtout cupide.                                                                           Et chaque personne qui vivait dans le château, chaque membre de la famille cachait une tristesse infinie de l’âme. Et quel coup du destin quand dame N’diblai et sa fille passent du château de la Riviera au sicobois à yopougon .

Tout ça pour dire que , quoi qu’on ait, quoi qu’on fasse, si la bonne conscience n’y ait pas , si l’intégrité fait défaut on finit toujours la mort dans l’âme. 

Heureusement, l’auteur ne nous laisse pas sur ses malheurs et nous donne une autre leçon , plus joyeuse, avec N’zarama (fille de Marc) qui ne se laisse pas aller à la facilité malgré la descente aux enfers suite au décès de son père et fait preuve de courage en débutant un commerce d’alloco pour payer ses études, étudie consciencieusement pour obtenir le bac et devient hôtesse de l’air.

C’est un happy end qu’on aime lire surtout quelle retrouve son amour de jeunesse que sa famille avait rejeté du fait de sa condition sociale…


Somme toute, c’est un magnifique livre, bien écrit que j’ai pris beaucoup de plaisir à enfin lire.

Je remercie Nicole Koidio Qui me l’a gentiment prêté et l’auteur pour l’avoir écrit. 


A bientôt pour d’autres aventures,

Bien à vous ,

Bee ❤️

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