CHRONIQUE D’UNE MELOMANE



Ce dimanche 19 novembre, au soir, le rideau se baissait sur la sixième cérémonie des PRIMUD. Toute la crème de la sphère people y était, arborants ses plus belles tenues en rapport avec le fabuleux thème « excellence africaine ». Cependant, ce n’est pas sur cet aspect que nous ferons notre analyse, nous le laissons à Mood’ by EK. Ce qui nous intéressera ici, c’est la dimension culturelle, musicale de cet événement qui, qu’on veuille l’avouer ou non, est très attendu chaque année. 

Alors cette sixième édition des PRIMUD vient-elle consolider sa place de choix parmi les cérémonies de récompenses typiquement ivoiriennes? Ou, vient-elle sonner l’heure de la remise en question? Voyons ensemble. 

1- Les PRIMUD, un oasis dans le désert. 

Nous le savons, il est de notoriété publique, il manquait à la scène people ivoirienne une cérémonie de distinction de ses talents. En effet, pendant bien longtemps, nous avions laissés le soin aux cérémonies étrangères comme les KORA AWARDS ou les KUNDE D’OR, couronner nos artistes pour leurs réalisations au cours d’une année civile. C’est dans cette atmosphère de récompenses importées que, comme le Messi, arriva un homme avec sa structure et des idées pleins la tête. Comment il s’appelle ? Le Molare! C’est d’abord une affaire ciblée, il destine ses récompenses aux acteurs du mouvement qu’il a co-crée avec ses amis: se sont LES AWARDS DU COUPÉ DÉCALÉ.  Mais , très vite, l’homme se rend compte de l’engouement que suscite sa cérémonie, tient compte des critiques voulant qu’il y ait une cérémonie commune pour tous les genres musicaux à l’image des Grammy Awards. C’est ainsi que , sur les cendres des awards du coupé décalé, naissent les PRIX DES MUSIQUES URBAINES plus connus sous l’acronyme PRIMUD

Une idée géniale et révolutionnaire qui permet de rassembler le gratin de la culture ivoirienne. Au fil des éditions la cérémonie se bonifie, suscite l’attention et s’étend à l’extérieur des murs de la terre d’Eburnie. Oui, cette fois, se sont les autres qui viennent chez nous se faire couronner pour une année artistique riche.

Les PRIMUD deviennent ainsi incontournables et prennent leur place dans le cœur des ivoiriens. Mais entre ascension fulgurante et chute brutale; il y’a souvent un pas…

2- Les PRIMUD sont tombés sur la tête !? Les 2 péchés capitaux de la ceremonies. 

Le premier péché capital que j’ai toujours décelé avec les PRIMUD, c’est la pertinence des nominations. 

Il est vrai que, pour arriver à distinguer toute la sphère urbaine il faut plusieurs catégories , différentes les unes des autres. Et cela , ils l’ont très bien compris. Cependant, un problème se pose, se sont les nommés et la base de leurs nominations. A chaque édition, il s’avérait que certaines personnes n’étaient pas dans la bonne catégorie ce qui les mettaient en situation périlleuse face à d’éventuels adversaires bien à leur place. Je me suis toujours demandé le critère sur lequel les nominations étaient faites et, à y bien regarder, il n’y en a pas. Ou, s’il y’en a , celui-ci n’est pas très clair dans la tête de ceux qui nomment.

Le deuxième péché capital c’est justement cela, l’absence d’un comité chargé des nominations avec des critères de bases connus par les artistes et par le public qui vote. Vous avez certainement été aussi surpris que moi quand  « la team paiya » n’a remporté aucun prix malgré sa fabuleuse année. Ce manque de reconnaissance du travail de cette team par exemple résulte directement du fait évoqué plus haut. Non seulement les catégories sont mal remplies mais laisser le vote à la seule appréciation du public fausse la crédibilité car, un artiste peu connu, pas forcément talentueux mais avec un bon « réseau » pourrait facilement battre un autre très connu et talentueux aux jeux des votes alors que musicalement ils ne se valent pas. Cela crée de l’injustice vis-à-vis du travail musical abattu mais décrédibilise également la cérémonie parce qu’en vrai qui continuera de suivre une cérémonie qui ne récompenses pas les réels méritants ? La question reste posée.

Une chose est sûre, après cette édition riche en couleur, les PRIMUD ont besoin de sang neuf, de se réformer. M Group et sa suite peuvent prendre exemple sur le fonctionnement des GRAMMYS qui sont une société bien organisée si bien qu’un collège de personnes du monde de la musique (arrangeurs, producteur, song-writter , chanteurs etc…) est formé sur la base de leurs compétences artistiques et se sont ces personnes  qui proposent les nommés, les sélectionnent et votent. Vous me direz, ça peut manquer de transparence et vous aurez raison. Cependant , en tout était de cause, le vote démocratique est bien mieux que ce que l’on voit aujourd’hui avec les PRIMUD.

Une autre option serait de combiner les votes du public avec ceux d’un jury fait de spécialistes histoire que chacun ait la récompense qu’il mérite.

L’essentiel c’est que cette cérémonie a besoin de renouveau au risque de perdre la bonne presse qu’elle s’est faite et de voir plusieurs autres artistes décider de ne plus en être car si une année de plein succès n’est pas couronné par un prix cela laisse à douter sur le bien fondé de la participation…

Somme toute, comme chaque année, la cérémonie nous a permis de nous faire des gorges chaudes et je souhaites ardemment que ça continue, mieux structuré, mieux organisé…

Et vous, que pensez-vous du fonctionnement des PRIMUD? Pensez vous qu’il faille réformer? Si oui comment? Si non pourquoi ? 

Hâte de vous lire …


Bee ❤️

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