CHRONIQUE D’UNE CINÉPHILE

How to get away with murder


Je suis de plus en plus convaincue qu’il faut regarder certains programmes, certaines séries plusieurs fois pour en cerner la réelle quintessence.


La première fois que j’ai regardé MURDER, j’étais une jeune étudiante en droit qui était tout simplement fascinée par le charisme de cette avocate hors norme qui n’avait aucune crainte à écraser ses adversaires. Et, quand bien même, plusieurs de ses méthodes étaient juridiquement discutables, l’on ne pouvait nier qu’elle était tout simplement badass!

Alors , quand je me suis lancée dans mon marathon d’une semaine pour re-regarder l’entièreté de la série avant que Netflix ne la retire de son catalogue, je m’attendais à retrouver ce meme sentiment qui m’habitait quand je regardais Me Keating et cela n’a pas manqué. Seulement, au delà de cette furieuse envie de devenir avocate rien qu’en la regardant, cette fois-ci mon œil de féministe a capté plusieurs autres choses que j’avais juste envie de partager avec vous. Alors, nous y allons. 


1- Vous avez dit droit pénal ?



Cela ne fait l’ombre d’aucun doute, « Murder » est une série juridique qui se centre sur l’application du droit pénal. Il est question d’accusés de meurtres et tous autres crimes et délits du genre; il est question de comment réussir à s’échapper d’une condamnation pour cela. Ce qu’il y’a d’intéressant , c’est qu’au delà de cet aspect basic de ce qu’est le droit pénal qui est abordé , « Murder » fait un réel procès d’intention à la justice aux États Unis dans son entièreté. 

On le vois surtout à partir de la saison 4 pendant laquelle Me Keating intente un recours collectif contre l’Etat afin de garantir une défense équitable pour les prisonniers étant obligés d’avoir recours aux avocats publics (les avocats commis d’office).

A travers ce combat mené par Analise, Shonda Rhimes met le doigt sur un système qui est bien d’actualité et qui ne garantie pas l’équité devant la justice dont sont sensés bénéficier tous les prévenus. 

Et des causes comme ça , il y’en a beaucoup qui sont défendues et cela fait plaisir de voir comment cette productrice fait en sorte de toujours pointer du doigt ce qui ne va pas tout en faisant le show . Chapeau bas!


2- C’est le bal des faux culs ?



Une autre chose qui m’a le plus marqué grâce à ce second visionnage , c’est le “procès” fait à la nature humaine. Plus d’une fois, Me Keating se retrouve dans des situations rocambolesques par la faute de ses étudiants et à chaque fois , ces situations permettent de mettre le doigt sur la réelle nature de ces personnes.

Le cas le plus marquant est pour moi celui de Mickaela. Cette jeune femme brillante  et ambitieuse  se présente en premier lieu comme un être inoffensif avant de sortir les griffes et de montrer qu’elle ne reculerait devant rien pour atteindre ses objectifs. Ça m’a d’ailleurs fait rire qu’elle passe son temps à tenter de se persuader qu’elle est une meilleure personne qu’Analise alors qu’en soit elle est bien pire. Pour preuve, elle n’a pas hésité à dénoncer Simon à l’immigration. 

N’empêche, je ne lui en est même pas voulu parce que ce genre de comportement n’aurait choqué personne s’il était venu d’un homme alors ça m’a fait grave plaisir qu’on ait le courage de montrer à quel point les femmes peuvent également être impitoyable brisant ainsi les bons vieux clichés sur le caractère doux et accommodant de celles qu’on ne voient qu’à travers le prisme de la maternité. 


3- En toute sororité…



Ce qui m’a définitivement plu dans « MURDER » c’est le soutien des femmes entre elles. Que se soit sa mère, sa sœur,  Ève, Laurel, Bonnie, Teagan , Olivia Pope et même Mickaela, l’on a pu voir à chaque fois une femme tenir la main de Me Keating.

Comme toute bonne série de Shondaland , il était question d’une femme puissante  qui casse tout sur son passage, capable de se sortir de n’importe quelle  situation mais qui pouvait néanmoins compter sur ses sœurs pour l’aider à se relever quand elle était plus bas que terre.

Et, l’épisode Crossover avec la série  « scandal » dans lequel on voit une Olivia pope venir à la rescousse d’Analise et qui la motive au moment où elle veut abandonner son plaidoyer devant la Cour Suprême est tout simplement une pépite.


Les bonus :


  • j’ai détesté le personnage de Wes. Trop geignard , il représentait tout ce que je n’aime pas chez les hommes. 
  • La fin était belle et j’ai adoré l’entrée du fils de Wes qui venait reprendre le cours d’Analise. 
  • Je n’ai pas trop compris le délire de l’inceste des frères Keating et je penses que faire de Franck leur fils était limite. 
  • J’ai trouvé dommage que Bonnie meurt. Elle méritait d’être aussi heureuse que Analise à la fin parce qu’elle en a beaucoup fait pour elle. 


Somme toute, c’est une série que je verrai et reverrai à souhait parce qu’elle est magnifique , parce qu’elle célèbre la femme noire dans tout ce qu’il y’a de mieux ou de pire en elle. 

Et , au nom de la représentation, c’est tellement grisant de voir une femme comme moi qui est brillante , qui fait plier tout le monde sur son passage et qui en plus de ça n’a même pas besoin d’avoir un homme à ses côtés pour exister ! On est bien loin des clichés sur les femmes noires au foyer et c’est top.


J’ai vu qu’hier, cela faisait 10 ans que le premier épisode de la série avait été diffusé et je veux finir mon propos en parlant de la très grande Viola Davis qui a incarné cette femme forte qu’est Me Keating avec autant de justesse et de maîtrise. Chapeau bas l’artiste. 


J’espère en tout cas que vous prendrez du plaisir à regarder ou re-regarder Murder et nous nous disons à bientôt pour d’autres aventures…


Bien à vous , Bee…



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